...en Bolivie.

Nous partons maintenant vers notre seconde destination d'Amérique latine : la Bolivie. Avant d'y arriver, nous savions que nous ne voulions pas y rester très longtemps car plus nous avançons dans l'année et plus ce sera l'hiver en Patagonie, rendant l’accès plus difficile voire impossible. Nous voulons donc atteindre avant mi-avril cette zone pour en profiter avant qu'il ne fasse trop froid.

 

De plus, nous allons être honnêtes avec vous dès le départ, ce pays ne nous a pas spécialement plu mais cela fait aussi partie du voyage, aimer des lieux davantage que d'autres. Pourtant, cela avait bien commencé quand nous avons trouvé du pain ayant une meilleure consistance qu'au Pérou. Si on nous l'avait dit avant de partir, nous ne l'aurions pas cru mais finalement, le pain ne fait pas tout !

Copacabana

 

Première ville étape, au bord du lac Titicaca, qui se trouve à 15min de la frontière. C'est une ville touristique mais aussi de pèlerinage. En effet, on y vénère Notre Dame de Copacabana, la sainte patronne de la Bolivie. Alors que le lac Titicaca était déjà un lieu sacré pour les Incas et bien avant eux, les Tiwanakus, il le reste pour les boliviens catholiques mais aussi les péruviens qui traversent très souvent la frontière. Pour la petite histoire, si une plage de Rio de Janeiro porte le même nom, c'est à la suite d'une promesse faite à la Vierge locale par un moine bénédictin en perdition au large des côtes du Brésil.

 

 

 

À notre arrivée, nous trouvons nos premiers empanadas très bons et nous installons dans un hôtel pas très cher dans une ruelle reculée. Le seul bémol de cet hôtel est que les toilettes se bouchent pour un rien. Gênant, surtout quand on est malade. Seulement, c'est ce qui s'est passé dès notre arrivée car la nourriture nous rendait malade. Bref, au bout du 2ème jour, nous changeons d'hôtel. Celui-ci avait vu sur le lac en plus !

 

 

Hormis ces détails, la ville en elle même est sympathique avec ses rues pavées et surtout son immense cathédrale baroque, d'un blanc immaculé et coiffé de plusieurs coupoles et toits couverts de faïences. À l'intérieur, on peut emprunter plusieurs escaliers qui mènent à plusieurs chapelles et lieux de prières. C'est devant cette cathédrale qu'a lieu, tous les jours mais principalement le weekend, le baptême des voitures. Oui oui (lui aussi ?!), les boliviens, mais aussi les péruviens, viennent ici avec leurs voitures pour les faire baptiser. C'est très important dans la culture locale.

 

Nous sommes ensuite monté au Calvario. Véritable calvaire pour les jambes et le souffle avec ses marches interminables à 4000m d'altitude. Mais la vue sur le Titicaca est vraiment belle et vaut le coup.

 

Bolivia - Copacabana

La Paz

Bolivia - La Paz

 

En partant de Copacabana, la route qui mène à la Paz passe par un bras d'eau. Nous avons pu alors naviguer sur la lac au moyen d'un petit taxi boat pour rejoindre la rive opposée. Notre bus a été transporté quant à lui sur un bac bien plus grand mais qui semblait aussi bien plus fragile.

 

 

 

La Paz, c'est la capitale économique de la Bolivie et aussi la capitale la plus haute du monde, entre 3 200m et 4 000m d'altitude en fonction des quartiers. Nous savions que nous ne voulions pas rester longtemps à la Paz donc, en arrivant à la station de bus à 12h, nous avons pris nos billets pour Sucre. Le départ étant le soir, cela nous laissait tout l'après-midi pour visiter.

 

La première surprise a été de découvrir un des transports en commun de la ville : le téléphérique ! Et oui, c'est idéal pour cette agglomération où les quartiers peuvent avoir 800m de dénivelé qui les séparent. Nous ne l'avons pas pris car il n'est pas nécessaire pour visiter le centre historique*. Ce dernier n'est finalement pas très beau, avec la plupart de ses rues anciennes bordées uniquement des mêmes boutiques de souvenirs proposant les mêmes produits. De plus, les rues sont encombrées d'un trop pleins de véhicules polluants. Cela donne une atmosphère noire à la ville, colorant les murs et le ciel. Nous avons trouvé une place agréable, la plaza Murillo, ou la place des pigeons ! Il y en a des milliers, nourris par les badauds qui achètent des graines aux vendeurs ambulants ou alors carrément par les services de la ville. Nous avons assisté à un reportage télé les montrant nourrir les volatiles. Sur cette place, il y a aussi le parlement de Bolivie avec son horloge inversée. En effet, elle a été modifié en juillet 2014 par le président Morales. Cet acte symbolique a pour but de couper avec les pratiques imposées par les états du Nord sur ceux du Sud, les cadrans solaires dans l'hémisphère sud tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre de l'hémisphère nord.

 

 

 

*en fait, Thomas a beaucoup trop le vertige pour monter dans un truc pareil !

 

Sucre

 

Après une nuit dans un bus cher, sans couverture, avec des trous dans la jointure des fenêtres et des cafards (ça, nous n'avions jamais vu!), nous sommes arrivés à Sucre. Heureusement qu'il n'a pas plu.

 

 

Ici aussi, c'est la capitale de la Bolivie, mais administrative cette fois. Nous arrivons dans une ville de taille humaine, dans le sens où il n'y a pas de hauts bâtiments à d'innombrables étages. Ce sont seulement de petits bâtiments qui se succèdent. Dans le centre historique, l'architecture coloniale est très présente et bien conservée. Il y a beaucoup de places verdoyantes et de parcs qui sont agréables pour flâner.

Nous avons aussi trouvé des pommes de terre fourrées à la viande et au fromage exquises. Par contre, là où nous avons été déçus, ce fut au marché. Les prix étaient "exorbitants", 3x plus cher qu'au Pérou pour le kilo de mangue. Et c'est comme ça pour tout. Les prix sont doublés pour une qualité identique ou moindre que les pays voisins.

 

Nous sommes restés quelques jours ici pour préparer la logistique des 3 prochains mois (location de van au Chili, problème de législation sur les cartes bancaires, autorisation du passage du véhicule en Argentine, l'itinéraire pour donner des dates exactes, etc.). Une fois à peu près prêts, nous avons repris la route vers notre dernière destination de Bolivie.

 

Bolivia - Sucre

Uyuni

Bolivia - Uyuni

C'est un des points de départ pour aller au Salar d'Uyuni, qui n'est pas moins que le plus grand désert de sel du monde ! C'est aussi la plus grosse réserve de lithium au monde (30% des réserves mondiales) et sa platitude extrême alliée à sa blancheur en font un outil de calibrage des satellites.

 

Après 8h de bus plutôt pénibles (longs arrêts intempestifs au bord des routes sans explications et routes de montagne), nous entr'aperçevons au loin, éblouis, cette ville au milieu du désert. Elle n'a rien de charmant mais nous ne sommes pas là pour ça. Mais bon, encore une fois, nous sommes malades après avoir mangé dans un resto. Faut dire qu'il n'y avait pas grand choix.

 

Bref, pour la visite du Salar, nous décidons, comme toujours, d'y aller par nos propres moyens. Ainsi, là où les touristes font le tout en une journée, nous l'avons fait en 2. Le premier jour, nous avons fait un petit tour de la ville et sommes allés au cimetière de trains situé à 2 km à l'ouest de la ville. Le trajet pour s'y rendre était plutôt déplaisant car il faut marcher au bord de la voie ferrée et supporter les détritus qui jonchent le sol et l'odeur des cadavres d'animaux en décomposition. 

Le cimetière, quant à lui, est étonnant. Il est très surprenant de se balader entre et  dans des carcasses de wagons ou de locomotives. Nous y sommes allés quand tous les tours étaient déjà passés et nous étions seuls pour profiter des lieux.

 

Le lendemain, nous partons à la conquête du Salar. Le problème, c'est qu'il se trouve quand même à plus de 25km de là. Comme la plupart des gens y vont avec des groupes, nous ne trouvons pas d'informations utiles sur internet. Nous nous renseignons en ville et apprenons qu'il faut prendre un bus à destination d'Oruro et nous arrêter à Colchani. Nous avions repéré une compagnie disant faire ce trajet quotidiennement mais quand nous arrivons ce matin-là, il n'y a finalement pas de bus. Nous entendons des rabatteurs de mini-bus crier "ORURO" mais quand nous demandons à aller à Colchani, ils appliquent le tarif "tours" c'est-à-dire 300 bolivianos au lieu de 5 bolivianos, le prix normal du trajet. Nous nous sentons encore pris au piège. Qu'à cela ne tienne, nous irons à pied. Et peut-être qu'on nous ramassera sur la route...

 

 

 

Nous voilà partis sur la seule route bitumée du désert. Après quelques kilomètres, nous rencontrons Laura et Valentin qui voyage à vélo depuis quelques mois. Nous bavardons le temps de plusieurs kilomètres de plus avant qu'ils ne continuent leur route. Nous parcourons 10 km sans que personne ne nous récupère, les véhicules roulant plutôt vite. Mais finalement, une camionnette finit par s'arrêter et nous faisons la connaissance d'Andi et Maxi, un couple travaillant dans la construction d'un hôtel au bord du Salar. Ils connaissent l'Europe et Maxi a travaillé en Espagne. Ils pensent voyager en Suisse bientôt, nous les reverrons peut être à cette occasion.

 

Une fois au bord du désert de sel, cela n'a plus été que blanc (sel) et bleu (ciel). Hormis le village derrière nous et quelques montagnes au loin, nous ne voyons pas la fin de cet océan de blanc. C'était extraordinaire. Nous avons du traverser une rivière salée avant de poursuivre plus loin. En effet, bien que nous soyons à la fin de la saison des pluies, le salar reste encore inondé. Ensuite, nous avons marché jusqu'à...aucune idée de distance, il n'y a aucun repère sur notre chemin ! Cela restera une destination importante dans notre voyage car ce n'est vraiment pas un paysage que l'on peut voir tous les jours.

 

Pour le retour, nous avons facilement attrapé un bus qui allait à Uyuni. Bien que nous n'y soyons pas restés longtemps dans le salar, nous avons constaté en rentrant que la forte réverbération avait laissé des traces sur les endroits de notre peau sans protection et dans nos yeux, malgré les lunettes catégorie 3, mais cela n'entache en rien notre expérience.

 

 

Le lendemain, à 4h du matin, nous avons pris le bus pour nous rendre au Chili.

 

 

Cette belle expérience du Salar d'Uyuni clôture parfaitement notre rapide séjour en Bolivie. Nous avons rencontré des gens sympathiques et vu une merveille de la nature, ce qui rattrape un peu notre avis sur le pays même si l'ambiance générale ne nous convenait pas. Mais comme nous l'avons dit en introduction, cela fait aussi partie du voyage et d'ailleurs, ne vous inquiétez pas, celui-ci continue...

 

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Commentaires: 3
  • #1

    BRICHEL (vendredi, 30 mars 2018 00:49)

    Etonnante Bolivie, villes différentes, Sucre semble plus accueillante. Le supermarché, comme si on y était, sans parler du lac salé. Belle aventure démarrée sur le Titicaca. Encore merci pour ce reportage, à très vite pour d'autres rencontres, prudence et délectation. Gros bisous d'ici.

  • #2

    Sandrina (vendredi, 30 mars 2018 14:16)

    Je m’imaginais la Bolivie calme et paisible entre nature et architecture, tout n’est pas comme je le pensais, mais pour autant elle est très belle même si son côté sonore est surprenant, très beau dossier comme d’habitude de belles couleurs et cette mer de sel impressionnante, les aiguilles à l’inverse surprenant, j’ai aimé aussi vos vidéos rigolotes entre Thomas et Pauline moi je me marre toujours ! Merci encore pour ce nouvel épisode plongé dans la découverte et la réalité, même si d’ici notre visite de tous ces pays est simple et facile elle n’en reste qu’authenique pour vous, pas facile tous les jours et on en prend conscience, on vous transmets tous nos encouragements car de votre expérience n’en restera qu’une chaîne de maillons fais de souvenirs exceptionnels , encore bravo , à bientôt et prenez soin de vous
    Bye

  • #3

    Nous (samedi, 31 mars 2018 13:55)

    Merci encore et toujours pour vos commentaires qui nous poussent à continuer ce blog.
    Concernant le côté paisible de la Bolivie, il doit sans doute exister dans un autre coin du pays, il n'était malheureusement pas sur notre chemin.
    C'est Gros bisous à vous.