...en Nouvelle-Calédonie

 

Durant notre long périple autour du monde, nous avons ressenti le besoin de poser nos sacs à dos. D'un point de vue tant matériel que psychique, il nous fallait refaire le plein, par la socialisation et en retrouvant une certaine stabilité au quotidien.

Géographiquement, 3 options s'offraient à nous : l'Australie où nous nous trouvions, la Nouvelle-Zélande et enfin la Nouvelle-Calédonie. Les 2 premières, avec leurs visas travail-vacances, offraient une bonne opportunité matérielle. C'est l'autre aspect qui pêchait : intégrer une société inconnue sans en maîtriser parfaitement la langue, les mœurs ou les lois et personne pour nous aider à les comprendre, semblait difficile. Et puis, chassez le naturel, il revient au galop : la cuisine nous manquait.

 

 

Voilà pourquoi nous avons jeté notre dévolu sur ces magnifiques îles qui composent le territoire de la Nouvelle-Calédonie. Enfin, la plupart du temps, nous vivions sur Nouméa, la vie quotidienne était rythmée par le « vélo, boulot, dodo », comme la plupart d'entre nous.

Mais ce qui nous changeait vraiment, c'était d'avoir accès à des paysages terrestres et aquatiques fabuleux à seulement quelques minutes ou quelques heures de l'appartement. Aussi de pouvoir tout de même poursuivre notre découverte du monde en rencontrant les cultures mélanésiennes et polynésiennes largement présentes ici.

 

 

La Nouvelle-Calédonie est constituée d'une île principale, la Grande Terre, et d'iles l'entourant. C'est une collectivité d'outre-mer avec un statut particulier depuis les Accords de Matignon en 1988, faisant suite aux évènements, puis les Accords de Nouméa en 1998. Ces derniers prévoient le transfert de certaines compétences de la France vers la Nouvelle-Calédonie dans de nombreux domaines à l'exception de ceux de la défense, de la sécurité, de la justice et de la monnaie

 

 

 

Le territoire est divisé en 3 provinces semi- autonomes : la province Sud, la province Nord et la province des Îles Loyautés.

La province Sud, la plus peuplée et dense, comprend toute la partie Sud, y compris l'île des Pins, à partir de Poya sur la côte ouest et de Thio sur la côte est.
La province Nord, la plus étendue, comprend le reste de la Grande Terre et les îles de Belep.
La province des Îles Loyautés regroupent toutes les îles à l'est de la Grande Terre, hormis Walpole qui est rattachée à la Province Sud.

 

 

 

Chaque province a ses représentants au Congrés de la Nouvelle-Calédonie. Ce dernier élit le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie, qui reste en place jusqu'à l'expiration du mandat du Congrès qui l'a élu. Le Congrès légifère en votant des lois de pays. Il a l'initiative des textes qu'il vote (lois de pays, délibérations, vœux), conjointement avec le gouvernement.

 

C'est également le Congrès qui est habilité à prendre en charge les transferts de compétences de la France vers le territoire, de même que l'adoption des signes identitaires prévus par l'accord de Nouméa.

 

Existe ainsi également le Sénat coutumier de Nouvelle-Calédonie. Il est compétent sur les questions touchant à la coutume et au statut civil particulier des Kanaks.

 

L'instance présente pour représenter l’État Français est le Haut-Commissariat. Le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, généralement appelé le Haussaire, a le rang de préfet.

 

Les accords de Nouméa prévoient un scrutin d'auto-détermination en 2018 afin de décider du futur statut du territoire.

 

La vie sur une île située dans l'Océan Pacifique à bien sûr ses points positifs et négatifs.

 

Pour nous, fraichement débarqués, ce qui nous a frappé dès le départ a été la richesse de la culture et biodiversité incroyable du territoire. Le contact avec les gens était plutôt facile et nous avons pu nous faire des amis très rapidement. De plus, par le travail et les échanges, nous en avons appris davantage sur la culture mélanésienne, le système tribal et la coutume qui fait partie de la vie quotidienne. Mais ce qui caractérise la Nouvelle-Calédonie, c'est aussi la mixité des cultures présentent sur le territoire : mélanésiennes, polynésiennes, asiatiques, européennes. Enfin, le climat tropical nous a permis de découvrir une incroyable variété de fruits et légumes délicieux, qui poussent sans difficultés sur les sols fertiles. Et il n'est presque pas nécessaire de parler des paysages sublimes, sur et sous l'eau, cela va de soi !

 

Seulement voilà, rien n'est jamais simple avec les humains. La vie sur une île a donc aussi ses inconvénients comme par exemple la facilité à établir des monopoles destinés à prendre en otage les consommateurs et à enrichir quelques uns. C'est le cas pour l'opérateur téléphonique, la compagnie aérienne ou encore le chocolat ! De plus, les prix de tous les produits sont alignés sur les salaires élevés, rendant certaines denrées inaccessibles pour certains. Ensuite, il y a la pollution qui, sur une île se voit plus vite que diluer par exemple sur un grand continent. Enfin, la mixité dont nous parlions plus haut, qui est superbe de notre point de vue de voyageur curieux, n'est pas si simple sur place. Les préjugés entre ethnies perdurent, les échanges ne sont pas si nombreux et il y a un fort communautarisme. Les actes de violence, physiques ou verbales, peuvent facilement éclatés, ce qui peut entrainer un climat de méfiance entre les uns et les autres.

La Grande Terre - Nouméa

 

 

Évidement, nous avons passés la plupart de notre temps dans la capitale. La semaine se déroulait entre le travail (un petit coucou à tous les collègues du CCAS de Nouméa) et les activités (Croix-Rouge pour Thomas, va'a pour Pauline). Pour ce qui est de la vie quotidienne, nous allions régulièrement faire nos courses au marché, tout proche de notre appartement. Seulement, les prix y sont un peu élevés (même si moindre que dans les grandes surfaces) et la provenance des produits ni le type d'agriculture n'est facilement identifiable. C'était surtout pratique pour le poisson frais et avoir des miettes de noix de coco fraîches pour faire toutes sortes de gâteaux, chose qui, nous le savions, sera difficile à obtenir ailleurs. Nous nous sommes mis à exceller dans les flans à la noix de coco et autres bonbons délicieux :)
Pour les fruits et légumes, il existe de plus en plus d'épiceries bio et/ou d'agriculture responsable qui proposent de bons produits sans pour autant être hors de prix, soit en paniers hebdomadaires soit en vrac. Nous avions choisi cette dernière solution. 

Pour d'autres denrées comme le pain, les yaourts, plus rarement shampooing ou sushi, nous avons appris à les faire nous-même. Une excellente alternative car saine, ludique et économique.


Concernant les transports, nous avions opté pour le bus, le vélo ou le covoiturage en ville. Quand il s'agissait de sortir de Nouméa, nous partions avec des amis ou louions un utilitaire pour rouler et dormir dedans.  En effet, Nouméa reste une grande ville  polluée, d'autant plus que beaucoup circulent en gros pickup, les bus sont vieux mais surtout qu'elle abrite en son sein une usine de traitement du nickel déversant constamment une fumée jaunâtre visible à des kilomètres à la ronde, même depuis la mer. La plupart en ont conscience mais comme souvent, l'économie prévaut. Nous avons donc fait ce qui est à notre portée pour ne pas en rajouter.

 

NC - Nouméa

Comme loisirs, les activités de plein air sont à mettre en avant. Hormis les sports d'hiver, tout doit pouvoir se pratiquer et toujours dans de sublimes paysages. A noter qu'en plus des canoës ou kayaks, on trouve les va'a, descendants des embarcations polynésiennes. Pauline en a fait quelques mois.

NC - Va'a

 

Par ailleurs, on retrouve aussi les classiques restos (avec d'excellentes recettes locales), discothèques, bars, théâtre, cinéma (quoiqu'un peu cher). De façon plus originale, il y a les nakamals, sorte de bar/cafés souvent signalés par une lumière rouge sur la devanture. A l'ambiance très calme et conviviale, on y partage du kava. C'est une plante cousine du poivre, broyée puis diluée aux effets décontractant et apaisant.

 

Un autre aspect intrinsèque à la localisation de l'île est l'apparition plus ou moins régulière chaque année de cyclone ou grosse dépression tropicale. Durant notre année, il y a eu 2 alertes, le premier et le plus puissant, Cook et le second, Dona. Volontaire à la Croix-Rouge, Thomas a participé à la sécurité des habitants vivant dans des logements précaires en intervenant dans un centre d'hébergement d'urgence, mis en place par le CCAS de Nouméa.

NC - Cyclone Cook

La Grande Terre - Le Grand Nouméa et les îlots

Le Grand Nouméa comprend aussi les agglomérations de Païta, Dumbéa et du Mont Dore. A lui seul, le Grand Nouméa représente les 2/3 du nombre total d'habitants sur l'archipel. Mais il est agréable d'aller se balader sur l'une de ses communes, le temps d'une journée car les paysages y sont déjà beau et sauvage, malgré la proximité de la ville. Les photos qui suivent ont été prise à Dumbéa, où passe la rivière du même nom.

NC - Dumbea

 

Le lagon bordant une partie de Nouméa, il était aussi facile de s'évader le temps d'un weekend sur un îlot. Le lagon de Nouvelle-Calédonie est d'ailleurs l'un des plus grands et aussi l'un, si ce n'est le plus beau du monde. Il est d'ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Pour ceux qui n'ont pas de bateau, le plus facile pour se rendre sur les îlots est de prendre un taxi boat, bateaux qui font la navette toute la journée. Sur certains îlots, il est possible de camper et donc d'y rester plusieurs jours, toujours gratuitement (hormis le prix du transport). Dans le lagon et autour de plusieurs îlots, il y a de nombreuses réserves marines, où il est défendu de pêcher et de ramasser des coquillages et du sable.  La plupart du temps, cette règle est respectée mais comme partout, il y a toujours des gens pour transgresser.

 

Voici quelques images des îlots que nous avons parcouru, à une ou plusieurs reprises pour certains.

NC - Ilot Canard

L’île aux canards, le plus proche de Nouméa, à seulement 1 km de la côte.

NC - Larégnère

L'îlot Larégnère, voisin de l'îlot Signal.

NC - Signal

L'îlot Signal, situé à 30 min de bateau de Nouméa.

NC - Amédée

L'îlot du Phare Amédée, situé sur la barrière de corail à 24km de Nouméa.

La Grande Terre - La brousse

 

Dès qu'on sort de la capitale, l'ambiance change, et c'est encore plus vrai quand on arrive en Province Nord. Le changement le plus flagrant est que, même en voiture, quand les gens se croisent, ils se saluent. C'est aussi le cas dans la rue.

 

Plus on monte dans le Nord, plus le contact semble facile. Les tribus sont plus nombreuses et la coutume est respectée dans tous les actes de la vie quotidienne.

 

Nous allons vous montrer les principaux lieux que nous avons visité sur la Grande Terre...

 

...en Province Sud d'abord..

NC - Grand Sud

Grand Sud, Yaté et le parc des Chutes de Madeleine.

NC - Ilots Tétard et Ténia

Presqu'île de Bouraké, mise à l'eau pour les îlots Tétard et Grand Ténia.

NC - La Foa

Autour de La Foa, avec le Parc des Grandes Fougères, le Plateau de Dogny et le ver de Bancoule à Farino.

NC - Poé la Roche Percée

La Roche Percée, Poé et le domaine de Deva, tout proche de la ville de Bourail.

NC - Ile des Pins

L'île des Pins.

...puis en Province Nord.

NC - Voh

Voh, et son célèbre cœur.

NC - Koumac

Les grottes de Koumac et le col d'Amos, entre l'ouest et l'est.

NC - Poingam

Poingam, à l’extrême Nord de la Grande Terre.

NC - Hienghène

Hienghène avec la Poule, le Sphinx et les cascades.

NC - Canala

Canala, sur la côte est.

Les îles Loyautés.

 

Entre 100 et 150 km de la côte est de la Grande Terre se trouve un chapelet constitué de plusieurs îles, dont les principales sont Ouvéa, Lifou, Tiga, et Maré.

 

Ces îles, situées en dehors du lagon qui entoure la Grande Terre, diversifient la richesse de faune et de flore déjà importante sur l'île principale de la Nouvelle-Calédonie car de plus grosse espèces, notamment les raies manta, côtoient ces rivages aux forts courants directement baignés dans l'océan.

 

Le climat y est de la même manière plus changeant, mais aucune des îles ne présentent un relief suffisant pour retenir les nuages, ceux-ci ne font donc souvent que passer et vont mouiller la Grande Terre et ses montagnes.

 

Humainement l'ambiance y est détendue, un poil plus qu'en brousse. Y faire du pouce pour se déplacer est une bonne alternative, ce qui permet de discuter facilement avec les habitants, en général dans les bennes des pickup. Le tourisme est bien maîtrisé, s'y trouve quelques industries (savon d'Ouvéa, vanille de Lifou) et la vie suit son court. Casse pas la tête.

 

Pour s'y rendre, il y a le bateau (pour Lifou, en moyenne 7h de trajet), ou l'avion (moins d'une heure à un prix exorbitant).

 

 

Lors de notre séjour, nous avons pu visiter Lifou d'abord, une île verte aux récifs affutés, grande comme la Martinique, puis Ouvéa, une fine bande de terre et de sable blanc qui collectionne toutes les nuances de bleu existantes et qui alternent entre plages douces dans le lagon d'un côté et océan déchainé de l'autre.

 

 

 

NC - Lifou

Lifou.

NC - Ouvéa

Ouvéa.

Fin du séjour et reprise du voyage

La Nouvelle-Calédonie fait clairement partie de ces destinations où nous aurions pu rester, encore plus facilement qu'en Malaisie ou Thaïlande vu la langue et la culture partagée, pour peu que nous puissions amener tous les nôtres. : P Mais après plus d'un an passé sur ce beau territoire, il nous fallait reprendre la route. Ce choix a été plus facile à faire pour certains que pour d'autres. En effet, nous avons laissé derrière nous de belles rencontres et des amis. Mais entreprendre un voyage autour du monde est une expérience unique, qu'il nous faut poursuivre. Tata tout le monde et à bientôt !

N.b : Merci à Fabien, Adrien, Sarah et Laureline pour certaines de leurs belles photos dont nous nous sommes servis dans ce dossier ;)

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Commentaires: 3
  • #1

    BRICHEL (lundi, 19 février 2018 09:32)

    Super documentaire sur votre passage en Nouvelle Calédonie. Des images fantastiques, des vues marines et sous marines exceptionnelles. Bien sur ça donne envie, vraiment, on sent d'ailleurs dans le texte, une pointe de nostalgie, tout à fait légitime. Nous sommes en totale immersion avec vous, dans ce reportage, et nous avons eu tout au long du film de votre année, la sensation d'être présents à vos cotés. En fait nous le sommes tout le temps, mais c'est vrai que la, on reste coi devant la beauté de cet endroit de la terre. Je regarde par la fenêtre, et la le voyage se termine. Merci à vous deux pour cet émerveillement et bon vent pour le reste du voyage, avec prudence et sans modération. BISOUS D'ICI.

  • #2

    Sandrine (lundi, 19 février 2018 16:22)

    Merci
    Quoi dire de plus puisque nos paroles sont si muettes devant ce documentaire parfait, on se dit qu’on a raté un épisode de notre vie, mais qu’est ce qu’on fait ici, dans la grisaille et le noir et blanc....
    Votre séjour est magique, comme le dit si bien Brichel à travers ces images on a l’impression d’être avec vous, de nager avec vous, de voir toutes ces couleurs et on se persuade que c’est du déjà vu ! C’est magnifique, incroyable, tout est à l’etat naturel, les poissons, les raies ou les tortues, même les requins ne nous font plus peur, votre histoire est belle et se lit comme un roman, à la fin de votre séjour j’ai eu envie de vous crier mais non ne partez pas restez c’est chez vous là haut, sûrement parce que la haut on aimerait que ce soit un peu chez nous aussi...je comprends votre attachement.
    Votre voyage continue et votre décision est sage car la terre est belle et vous avez raison de l’explorer, faites attention à vous et à bientôt
    Bisous

  • #3

    tina (mercredi, 21 février 2018 06:47)

    bravo pour la qualité du reportage.C'est bien documenté,vous savez transcrire et mettre en valeur votre expérience.Bref,vous parvenez à bien partager votre vécu.Continuez! Nous vous suivons avec grand plaisir.Bisous de nous tous